La Fédération des Sports Aériens ( EPAF ) organise le survol des pyramides de Gizeh pour les parachutistes et les paramoteurs du samedi 16 au lundi 18 février 2019.

Si le papyrus de Merer, découvert en 2013, témoigne de la construction de la pyramide de Kheops il y a 4500 ans en donnant des informations précises sur l’extraction des pierres calcaires et leur acheminement, les pyramides avec leurs millions de pierres taillées n’ont pas fini d’enflammer l’imagination.  La Grande pyramide de Kheops reste une prouesse inégalée du génie humain, la première des ‘merveilles du Monde’.

La fascination exercée par les pyramides est vive, 130 parachutistes et 9 pilotes de paramoteurs du monde entier répondent à l’appel. Ils arrivent au Caire le 15 février, jour de tempête et de pluie.

La météo n’étant pas favorable, le vol du samedi 16 février est annulé. Le même jour, une attaque du groupe Etat islamique au Sinaï fait 15 morts. Au briefing du soir, les responsables annoncent qu’il ne sera pas possible de voler le dimanche 17 … La frustration est intense pour tous les volants.

Pour faire patienter les pilotes de paramoteur, Hany S, le responsable de Sky Sports nous emmène sur la rive nord du lac Qarun, 90 à km au sud du Caire. La rive sud délimite l’oasis d’El Fayoum, vaste zone agricole, ancien marécage qui fut alimenté par les crues du Nil pendant des millénaires. Le lac n’est plus qu’aujourd’hui qu’un déversoir salé, sa rive nord étant entièrement désertique.

Les égyptiens mettent 5 machines à disposition des pilotes, car seuls Marc G et moi-même disposons de nos machines, deux autres machines restant bloquées en douane. Les pilotes ont retrouvé le sourire en découvrant le désert vu du ciel et s’amusent à suivre les flamants roses sur le lac Qarun avant que la météo ne devienne trop turbulente. Lorsque l’un des moteurs tomba en panne au milieu d’une zone sableuse, il faudra 4 heures pour ramener le pilote et le matériel au camp de base.

Le feu vert pour le survol du plateau de Gizeh est donné lors du briefing du dimanche soir. Lundi 18 à l’aube, les parachutistes rejoignent une base militaire pour trouver un Hercules C-130 qui les emmène faire les premiers sauts sur les pyramides. Dans le  même temps, les paramotoristes franchissent l’enceinte des pyramides et se positionnent au pied de Khephren, lieu d’atterrissage des parachutistes. Les autorités y installent une cible et des tapis pour recevoir les grappes de plongeurs du ciel. Les premiers sauts rejoignent le sol tandis que les paramotoristes attendent vainement les machines restées à l’extérieur de l’enceinte.

Nous resterons toute la journée au pied de la pyramide, frustrés d’une telle attente, l’autorisation pour les paramoteurs ne viendra pas…

Le mardi 19,  7 pilotes dont 3 américains, 2 anglais et 2 français repartent dans leurs pays respectifs sans avoir survolé les pyramides… Grande désillusion.

Le même jour, les deux derniers pilotes, à savoir Marc G et moi-même partons au désert Blanc, à 400 km au sud-ouest du Caire. Classée zone rouge par le ministère français des Affaires Etrangères, cette zone spectaculaire caractérisée par ses sculptures ruiniformes de calcaire se situe dans le désert libyque, et reste sous tension ; les derniers incidents graves datent de 2015 et 2017. La présence militaire y est forte. Or nous devons éviter tout contrôle pour passer les paramoteurs, voyager sans escorte, et nous envoler …

Le soir même, je reçois un sms d’Hany m’annonçant que le Ministère de l’Intérieur Egyptien a donné son feu vert pour le survol des pyramides le jeudi et le vendredi.

Nous passons 2 jours au désert blanc où nous avons eu la chance de pouvoir voler … brièvement, avant de repartir au Caire poursuivre nos rêves.

Vendredi 22 au matin, nous rentrons aisément sur le site des pyramides, nous sommes acheminés vers une superbe piste d’envol prévue pour les hélicos, à 1 km des pyramides, les moteurs sont là qui nous attendent !

Nous nous envolons, mission accomplie

Le mystère de la Grande Pyramide est dévoilé aux audacieux!