3000 km de côtes et autant de baies et d’archipels aux eaux transparentes, le littoral du Mozambique qui s’étale de l’Afrique du Sud à la Tanzanie, est extrêmement prometteur vu du ciel.
Hélas, trois semaines suffiront à peine pour en découvrir le tiers tant l’accès à la côte de l’Océan Indien – le Canal du Mozambique – est souvent impossible, la végétation tropicale et les mangroves occupant toute la bande côtière.
Les espaces infinis, l’absence de pistes, un accès souvent maritime uniquement, limitent une exploration ordinaire, faute d’une logistique suffisante.
De temps à autre néanmoins, on touche au graal avec des plages immaculées à l’infini, des bancs de sable qui se dévoilent aux marées basses, des dauphins et baleines qui nagent à quelques encablures du rivage, des scènes de pêche traditionnelle, des dhows* que ne renierait pas Henry de Monfreid.
La météo idéale, 25 °C à midi, et le vent faible peu changeant font que les Jours se ressemblent et les fanas de vol y voleraient toute la journée. Dans un de ces bouts du monde, la péninsule de Pomene se mérite, accessible au prix de plusieurs heures d’une piste très sableuse. L’omniprésente végétation luxuriante rampe jusqu’à la grève.
Au hasard de ma quête d’hébergement, je tombe sur Michael, un Afrikaner qui s’y est installé pour vivre sa retraite Aux paillotes, grandes ou petites, qu’il offre gratuitement pour passer la nuit, j’ai préféré la tente et son confort sommaire pour l’absence d’insectes.
6 h du matin le soleil se fève, 6h30 je monte le matériel, et je vois surgir Michael en pick-up sur la plage avec ses quatre petits-enfants dans la benne. « Que fais-tu là de si bonne heure ?, lui demandé-je. – C’est la première et dernière fois de ma vie que je verrai un homme volant !
Un archipel engageant que celui de Vilankulo et des îles de Bazaruto où Google Earth montre des sables affleurants bordés d’eaux turquoise. mais les distances entre les rivages sont peu compatibles avec les vols paramoteur, et les atterrissages d’urgence risqués.
La plage de Vilankulo sera mon seul terrain de jeu, mais un soir et un du matin auront suffi pour que tous les pêcheurs, poissons et autres résidents n’aient repéré et que des images soient relayées sur les réseaux sociaux locaux. La proximité d’un aéroport drainant des vols en provenance de Johannesburg et le ballet de quelques hélicoptères ont tempéré mon ardeur.… j’ai vite rangé le matériel et fait profil bas pour continuer de m’émerveiller du ballet des dhows qui chargent aux aurores.
L’embouchure du fleuve Limpopo, la lagune de Santa Maria, la praia de Chizavane, la baie de Zavora, l’anse de Tofo, la péninsule de Barra, sont autant de destinations paradisiaques pour un programme maritime qui séduit les visiteurs en quête de plongée, apnée, pêche, paddle, surf, kayak…
Mes objectifs n’étant pas les mêmes, mes exigences non plus ; la quête souvent infructueuse d’une plage assez large pour décoller, ou la brise de terre du matin, ont parfois contrarié mes aspirations au vol.
Un véhicule tout terrain est indispensable et le matériel de camping plus que souhaitable, le Mozambique restant une destination aventureuse. Le soleil se couchant vers 17h, les journées sont courtes, l’hébergement aléatoire, l’autonomie nécessaire. Mais la motivation reste intacte, les découvertes étonnantes et les rencontres formidables.
Ainsi au Kumba lodge à Tofo, un site exceptionnel dans les dunes qui surplombent l’océan, une plage idyllique qui permet l’accès des airs au bush, à la mangrove et à la baie d’inhambane, l’enfant de la maison, Luka, s’émerveille du cerf-volant géant pour atteindre la Lune ! ©