Ambassade d’Oman à Paris ; « l’espace aérien du sultanat est contrôlé, il n’est pas possible d’obtenir une autorisation de vol avant 2 mois… donnez-nous un plan détaillé des endroits visités …»
Ashraf, pilote omanais, me dit avoir un ami au ministère du tourisme, il faut que je m’engage à donner mes images … et les publier dans les médias occidentaux …
Je ne donne pas suite, nous prenons l’avion le 30 avril pour Mascate.
1er au 4 mai, notre ami Mohammed nous fait découvrir Oman au volant de son 4×4, d’oasis de montagne en oasis des sables, nous dormons en bivouac malgré les températures excessives en cette période.
5 mai, il est midi, nous roulons du côté de Nizwa, mon téléphone sonne;
« Allo Francis, c’est Ashraf, on se retrouve demain après-midi avec quelques paramoteurs, ça te dit de te joindre à nous ? »
« Volontiers, envoie-moi les coordonnées GPS »
6 mai, 16h, nous arrivons sur le spot.
Je mesure la vitesse du vent, rafales à 30 km/h … le thermomètre affiche 42°C, j’appréhende un décollage dans de telles conditions.
Voilà Ashraf et ses amis qui arrivent de tous les coins du sultanat. Ambiance sympa d’une dizaine de copains qui partagent une passion.
Nous préparons le matériel, il est 17h, les pilotes enfilent de superbes combinaisons noires et rouges, le vent se calme, il fait toujours 42°C.
« C’est quoi le plan, Ashraf ?»
« Tu voles dans le coin, et tu atterris 2 km plus loin, le long de la route où tu verras un terrain matérialisé par des drapeaux »
Je décolle et monte à l’altitude de 200 mètres dans la quête d’ oasis et autres palmeraies, mais la voile instable me rappelle vite que l’aérologie trop chaude ne garantit pas un vol en toute quiétude …
Je descends et j’aperçois un paramoteur équipé d’une bannière qui fait des ronds au-dessus d’un terrain. Il y a là des centaines de véhicules … Stupéfait, je descends plus bas, et c’est une foule qui lève la tête dans la perspective de voir les hommes volants. Une vingtaine d’hommes en dishdasha, robe longue de couleur marron avec poignard à la ceinture, chantent et dansent au centre d’un terrain qui fait 30×50 m. L’espace est exigu et les spectateurs sont partout ! Je me prête à des passages en rase motte en suivant deux bannières. Un quart d’heure plus tard, mon atterrissage sera très court et poussiéreux, la portance au sol étant nulle.
Marie José arrive sur le terrain et n’en croit pas ses yeux. Elle est la seule femme. O’man ou Woman, il faut choisir !
Tous les pilotes n’ont pas volé mais l’ambiance est à son paroxysme.
On assiste aux discours officiels. Le Cheikh de la Wilaya de Rustaq remet les trophées et autres cadeaux. Les appareils photos crépitent, nous serons à la une de l’info locale.
Mon passage incognito à Oman ne sera pas passé inaperçu